ASSOCIATION POUR L'HISTOIRE ET LE PATRIMOINE SEYNOIS
H P S Textes du Colloque 2001
LES CÂBLES SOUS MARINS A LA SEYNE SUR MER
I – L’USINE A CABLES (1881 – 1970)
La base des câbles sous-marins de La Seyne sur Mer a rassemblé
au cours de son histoire toutes les fonctions attachées au monde des
câbles sous marins : accueil et soutien logistique de navires-câbliers,
fabrication et entretien des câbles, exploitation de
liaisons en service et formation aux technologies de la mer.
Toutes ces activités ont fait de l’actuelle Base Marine
de la Méditerranée (BMM), établissement de France
Télécom-Marine, un complexe unique en Méditerranée
et dans le monde entier.
La loi du 2 mai 1837, complétée par le décret-loi du 27
décembre 1851, instaure le monopole par la loi de la transmission
télégraphique. Le télégraphe électrique
est la première application de l’électricité
et les premières lignes sont installées le long
des voies ferrées Paris-Rouen et Paris-Lille en 1845 et 1846.
En 1850, le gouvernement français désireux de
contrôler cette technologie prometteuse crée
l’Administration des Télégraphes dépendant
du Ministère de l’ Intérieur.
Le 6 janvier 1851, parmi les décisions prises dans les
décrets de prospérité, Louis Napoléon
décide de relier Paris à toutes les préfectures (dont Ajaccio et
Alger). Deux mois plus tard, le 1 mars 1851, le télégraphe est mis à la
disposition du public. La Direction des Télégraphes,
confiée au vicomte Henry de Vougy en 1853, est élevé au rang de Direction
Générale des Télégraphes. A
la même époque, la Marine nationale possède également un service
sémaphorique.
Le 23 août 1850, un premier câble est posé
entre la France et l’Angleterre. C’est un échec vite
réparé puisqu’une seconde liaison est posée le 19
octobre 1851. Cette ligne est ouverte au public le 13 novembre et il ne
faut plus qu’une heure pour transmettre un message de Paris et Londres.
Le 1 décembre 1852, les relais intermédiaires placés aux
extrémités du câble sous-marin sont supprimés
et la ligne Paris–Londres est ouverte. Très rapidement, les Britanniques
relient Londres à l’Irlande et aux pays continentaux européens par
câbles sous-marins et les pays continentaux européens
disposent de réseaux télégraphiques interconnectés.
Les câbles sous-marins télégraphiques de Toulon (1863–1871).
Pour le gouvernement français, il faut relier la Corse et l’Algérie
à Paris. Trois câbles sont commandés
en Angleterre : Bastia – La Spezzia, Bonifacio –
Santa-Thérésa et Cagliari – Bône. Les
deux premières sont installées en 1854 et
fonctionneront respectivement jusqu’ en 1863 et 1961.
La pose de la liaison sur l’Algérie est un échec
et le projet sera définitivement abandonné en 1859.
La seconde tentative sur l’Algérie a lieu entre Toulon
et Alger en 1860. En fin de pose, le câble casse au large
des Sablettes. On décide de dériver la ligne qui passe
devant Minorque sur Mahon pour disposer d’une liaison sur l’Algérie
par Barcelone et les Baléares. Deux nouvelles tentatives Port-Vendres – Mahon
et Toulon – Ajaccio échouent en 1861.
La Marine Nationale exploite alors un réseau électro-sémaphorique
destiné à la surveillance côtière et
aux communications avec les navires. En 1863, le réseau
de l’Arrondissement de Toulon comprenait les câbles
suivants :
- Marseille – Pomègues
- Hyères – Porquerolles
- Cap Bénat – Levant
- Cannes – Ile Ste Marguerite
- Ajaccio – Iles Sanguinaires.
En 1863, le gouvernement crée à Toulon un service des Câbles
sous-marins électro–sémaphoriques confié à un
Ingénieur des Télégraphes, M Ailhaud. La
Marine Impériale est chargée de fournir un
terrain et des moyens. A cette époque, Toulon sur Mer est
un port de guerre très important qui est relié à
Paris, d’ abord par le télégraphe Chappe puis par une
liaison télégraphique posée le long
de la voie ferrée en 1859.
Dans une lettre du Préfet Maritime datée du
23 septembre 1863, le Ministre de la Marine est invité à
rechercher sur le domaine dépendant de l’Arsenal de Toulon,
un emplacement propre à la construction de 4 bassins pour
y déposer les câbles de la télégraphie sous-marine et
un appontement abordable. Il demande au Directeur du Télégraphe
de Toulon et au Directeur des Travaux Hydrauliques (Ponts et Chaussées),
de se concerter pour le choix. Quelques mois plus tard, le
service des câbles sous-marins dispose d’une modeste usine
de fabrication, construite sur un terrain militaire adossée aux
remparts du Mourillon. Elle abritait 2 cuves ainsi qu’une câbleuse
de petit modèle capable de fabriquer des câbles
de faible longueur destinés aux liaisons côtières assurant la
surveillance et la sécurité en mer et aux
réparations des câbles déjà en
service avec la Corse et l’Algérie. Il est doté
de deux entrepôts installés l’un à Brest et
l’autre au Havre.
Le service de Toulon reçoit également en dotation le
premier élément de la flotte câblière : le " Dix
Décembre ", vapeur aménagé en câblier, qui sera
rebaptisé Ampère (premier du nom) en 1870. Il
restera en service à La Seyne jusqu’en 1874, puis dans
le " Nord " jusqu’en 1925. M Ailhaud est un homme
de décision qui, embarqué sur le navire de pose
William Cory, avait pris la décision d’atterrir à Mahon et d’abandonner
momentanément la partie Nord.
Le navire est une unité de la Marine Impériale
armé par un personnel militaire. Il effectuait les travaux en
mer avec un complément de personnel civil de la Direction
des Télégraphes du Ministère de l’Intérieur.
De nombreuses situations tragi-comiques alimentent la chronique pour qui peut consulter
les rapports de l’époque. Ainsi, il arriva qu’un jour
le navire étant commandé par un lieutenant de
vaisseau, l’ingénieur des Télégraphes
se fit confectionner un uniforme de capitaine de frégate.
La première opération confiée au " Dix-Décembre "
est la pose du câble Oran-Carthagène en 1864. Le
personnel du bord ne maîtrise pas encore très
bien le travail du câble sur ce navire peu manœuvrant.
L’affaire tourna court et la partie anglaise s’en plaignit
ouvertement. La dualité de personnel militaire pour la conduite
du navire et civile pour le travail câble n’engendrait pas des relations
sereines. L’année suivante, on confie au " Dix Décembre "
la pose de deux liaisons Macinaggio–Bastia (pour remplacer le
câble précédent abandonné) et Marsala–Bizerte-La Calle.
Les liaisons entre Paris et ses préfectures du Sud
fonctionnent.
L’année 1866 est une grande année pour
les Britanniques qui posent simultanément deux câbles
transatlantiques et commencent la construction de la liaison sur
l’Inde (via Gibraltar – Malte et Alexandrie). Lorsque le câble
sous-marin atteint Karachi en 1870.
Le gouvernement français souhaite se raccorder
immédiatement à cette ligne qui doit être
prolongée sur Singapour et de là, sur la Chine
et l’Australie. Il confie l’affaire au baron d’Erlanger.
Celui-ci qui venait de bénéficier d’une
concession pour la pose d’un câble transatlantique
français, dont la pose est réalisée en 1869. Le
baron bénéficie d’une seconde concession pour
l’installation d’une ligne Marseille – Bône – Malte
et confie sa réalisation à l’Eastern Tg C°
de Lord Pender. Les Conventions sont signées en
1869 et les Britanniques installent les câbles
Marseille–Bône, Bône–Malte et Marseille–Barcelone. En contrepartie
de l’acheminement du trafic entre la France et l’Algérie,
une ligne télégraphique directe entre le rivage de
la Manche et Marseille leur est attribuée.
En 1870, au lendemain de la défaite, Thiers prend connaissance
d’une décision prise dans l’urgence par son prédécesseur :
l’installation de deux câbles Gravelines–Cherbourg et
Brest–Bordeaux ! Le premier câble est déjà posé,
l’autre est fabriqué. Thiers et son ministre de l’intérieur
Ernest Picard signent à Versailles, le 4 mai 1871, un décret
approuvant les engagements pris par M Richard, inspecteur des Lignes
Télégraphiques et la société Indian Rubber &
Gutta Percha C° pour l’installation d’un Marseille–Alger. La
compagnie relèvera le câble déjà
posé et constituera un câble unique avec la
fabrication en cours. Le NC International installe le premier
câble Marseille – Alger le 1 juillet 1871.
En 1871, le réseau français de câbles
sous-marins comprend un réseau électro-sémaphorique de
1.423 km, et un réseau de 1.140 km de câbles côtiers,
Marseille-Alger (922 km) compris. Il est uniquement gouvernemental et ne
représente que 2 % de la longueur du réseau mondial,
alors de 64.000 MN (118.500 km). Le retard pris sur les Britanniques est
considérable.
Vers une politique nationale (1871 – 1878). La Charente à
Toulon (1874)
La situation héritée par la Troisième République naissante n’est
pas acceptable. Les concessions accordées au baron d’Erlanger tournent mal. La
Société du câble transatlantique Français est
absorbée par l’Anglo-American Telegraph en 1873 et
les liaisons vers l’ Orient dépendent de l’Eastern
Telegraph C°. Dans les années qui suivent la chute de
l’Empire, les hommes changent (Alphonse Foy remplace l’autoritaire De
Vougy) et le gouvernement définit une nouvelle politique de
câbles sous-marins pour sortir de la complète
dépendance britannique.
Il renégocie les accords avec l’Eastern Telegraph C°. Entre 1870
et 1877, plusieurs conventions sont signées par les
deux Parties. Les Britanniques se plaignent de la mauvaise
qualité de la liaison télégraphique traversant
le territoire français et de son manque de disponibilité.
Les Français n’acceptent pas la priorité donnée
au trafic international par rapport au trafic Algérien
sur le Marseille-Bône. Le litige est soldé
en 1877 par une convention qui prévoit l’installation d’un
second Marseille-Bône, entièrement neuf (car
on se méfie de la pose par les Anglais d’un câble
de récupération), et à la disposition des
Télégraphes français. En contrepartie, celui-ci
s’engage à fournir une ligne terrestre réservée
(comprendre avec un itinéraire de secours) entre la " Manche
et Marseille ".
En 1872, un décret gouvernemental daté du 24 octobre
approuve la convention du 12 octobre signée avec
la Grande Compagnie des Télégraphes du Nord
(GNTC) pour la construction d’une ligne Calais–Fano (Danemark) donnant accès
à la ligne trans-sibérienne, au Japon et
à la Chine. Cet accord offre une solution alternative
pour acheminer le trafic en évitant les compagnies
anglaises. GNTC a toujours bénéficié du
support du gouvernement russe puis soviétique. Lors
de la crise de Cuba, les deux gouvernements des Etats-Unis et
d’URSS demanderont à la compagnie danoise d’installer
et d’exploiter le téléphone Rouge
(en fait une ligne équipée de télé
imprimeurs).
Un nouveau navire est affecté au service en 1873.
La " Charente " est armée en câblier
et commence son service en septembre 1874 par la réparation
des câbles Corse–Sardaigne et Marsala–Bizerte-La Calle interrompus
depuis 1869. Le nouveau navire restera en service jusqu’en
1931.
L’Ampère est alors affecté basé au Havre
pour l’entretien du réseau côtier et
franco-anglais. En 1877, " L’Année scientifique " note qu’un
premier câble sous-marin est construit en France
par les Etablissements Henri Menier de Grenelle et posé par l’
Ampère entre Le Havre et Honfleur. En 1878, la
Charente pose une liaison Port Cros – Bénat.
Un câble Antibes – Saint-Florent est commandé à
Telcon et posé par le NC John Pender 1. Un
second câble Marseille–Alger est posé en
1879 par le Dacia et la Charente. Ainsi, deux liaisons sécurisées
constituées par deux câbles directs sont en service
sur la Corse et l’Algérie. Rappelons que cet objectif
avait été fixé 28 ans plus tôt
en 1851.
Le 27 février 1878, la Direction des Télégraphes
quitte le Ministère de l’Intérieur pour constituer avec les Postes le
Secrétariat des P & T sous la tutelle du Ministère des Finances.
Le gouvernement définit une politique de câbles sous-marins.
Le réseau franco-anglais et les réseaux côtiers et de
Méditerranée sont confiés au Ministère des
P&T et les autres liaisons sont construites et exploitées par
des compagnies privées dans le cadre d’une convention avec l’Etat.
Cette politique fut poursuivie jusqu’en 1960.
M Ailhauld, directeur du service depuis la création
décède en 1879 à l’âge de 55 ans.
Né en 1824, polytechnicien, il est affecté aux
Télégraphes en 1845. Ingénieur général
en 1871, il a franchi tous les grades de l’Administration. Il
participa à la plupart des poses sur les navires Britanniques
et est à l’origine de toutes les décisions : aménagements de l’
Ampère et de la Charente, projets de câbles.
En 1871 et 1875, il représente la France aux conférences internationales
télégraphiques de Rome et de Saint-Pétersbourg. Il a
développé un appareil duplex permettant
d’exploiter le Marseille-Alger simultanément dans les
deux sens.
Depuis 1871, M Ailhaud est secondé par M Wunschendorff (1841-1901) qui partageait
avec lui les campagnes sur les navires. M Wunschendorff est à
bord du navire posant le Marseille – Alger 1879. Il est
ensuite désigné pour suivre la construction
de l’usine de La Seyne. On lui doit également
le " Traité de Télégraphie sous-marine " à l’usage
des ingénieurs des Télégraphes publié en 1888.
La construction de l’usine de La Seyne-sur-Mer (1881).
La première usine française de fabrication de câbles est construite par
l’Administration à La Seyne-sur-Mer en 1881. " La
Charente " et la machine à câbles du Mourillon
seront progressivement transférées à Brégaillon
à partir de 1881. Lorsque la décision
d’installer l’usine de La Seyne fut prise, il s’agissait
de s’affranchir de la tutelle des Britanniques, pionniers en la
matière. La nouvelle usine est dotée
d’un port d’accueil des navires câbliers et des
cuves nécessaires pour entreposer les réserves
de câble.
Aucune extension n’étant possible à Toulon
par manque de terrains bien situés, l’
Administration des Postes et Télégraphes
demande au service des domaines de lui proposer un
emplacement sur les rivages entourant la rade de Toulon permettant
l’installation d’une usine de fabrication de câbles
sous marins et attenante à un port pour accueillir les
navires câbliers. Le choix se porte sur La
Seyne-sur-Mer dans une partie marécageuse encore vierge
de la plage des Esplageolles en bordure de mer.
Cet emplacement, qui se trouve voisin des chantiers navals au
sud et d’une usine de démolition au nord,
semble réunir les conditions souhaitées.
L’usine à câbles et ses voisines forment
une zone industrielle importante peu é loignée
de Toulon.
Un décret du 10 janvier 1880, signé
de Jules Grévy affecte aux PTT un terrain
de 10.654 m2. Le procès verbal de remise est
signé par le Service des Domaines le 26 février
1880. Les travaux commencent immédiatement : la darse,
le chenal d’accès et les quais sont rapidement
réalisés ainsi que la construction de l’usine
et ses dépendances. Les chaudières, la
machine motrice à vapeur, les systèmes de
transmission, les câbleuses ainsi que les tours à
bobiner le fil caret et les bandes de toile sont
mis en service le 7 mars 1882 et la fabrication
commence.
A bord de la " Charente ", le personnel
du navire câblier transféré
au Ministère de l’Intérieur était
militaire et la conduite des opérations
est confiée aux ingénieurs des Télégraphes. Les lieutenants
de vaisseau Hornu et Sicard dé fendaient leurs prérogatives et les
luttes de préséances sont sévères.
Un chef de mission, ingénieur des Télégraphes embarqua un jour en
uniforme de capitaine de frégate. On imagine
la réaction de l’Etat Major militaire du navire.
Cette situation continua jusqu’en 1889. La marine, fatiguée des plaintes
continuelles des deux corps retira purement et simplement
ses équipages, officiers compris, laissant les deux
bâtiments à la disposition des PTT.
Cette dernière fit face et confia le commandement
de la " Charente " à Mr Guisolphe, jeune
capitaine au long cours, son premier capitaine civil. Elle
procède à un recrutement laborieux parmi les
marins du commerce inscrits maritimes ou pêcheurs
de La Seyne. Le service " Machines " fut également
confié à un civil,
M Augustin, un Seynois qui venait de bénéficier
d’une retraite militaire.
La formation au travail câble fut assurée
par les ingénieurs des Télégraphes et
deux ans plus tard, la " Charente " pose les liaisons
Toulon–Ajaccio 1891 et Corse–Sardaigne 1891 construites par
l’usine de La Seyne. Outre ces deux câbles,
l’usine fabriquait des petites liaisons confiées à "
La Charente". Chaque année, le navire passait
le détroit de Gibraltar pour étoffer
le réseau côtier grâce à
ces nouvelles liaisons construites à La Seyne. Il
aidait également l’Ampère à la
réparation des câbles de l’Atlantique.
L’Ingénieur des Télégraphes
mis à la tête de la direction habitait
au quartier de Brégaillon, une résidence
qui s’appelait " Château Vert ". Le quartier
ne manquait pas de charme et le directeur pouvait
ainsi bénéficier d’une large vue sur la rade,
les installations de l’usine et le navire-câblier.
Chaque matin, une baleinière, armée
de 4 hommes se rendait à Brégaillon prendre l’
Ingénieur et le conduire au travail, dans les
mêmes conditions qu’un commandant de bâtiment
de guerre mouillé sur rade. Ce cérémonial
ne manquait pas d’allure.
Henri Renouard, ingénieur électricien est nommé à
l’usine de La Seyne en 1883 et s’installe au 30 quai Hoche.
La Seyne est une ville de 12.000 habitants. Plus tard, il
se fixe à Balaguier ou sa villa existe toujours. La
famille Audic nous a fourni son témoignage et nous
la remercions. Henri embarque sur la Charente
ou sur l’Ampère. Connaissant parfaitement l’anglais, il
traduit les nombreuses revues et livres qui traitent de la
télégraphie sous-marine. Il a dû
abandonner une carrière d’ingénieur pour
l’administration car sa myopie l’empêchait de décoder
les signaux lumineux du galvanomètre à miroir. Par contre, son
ami de lycée à Montpellier, Paul Bayol est directeur
des câbles sous-marins.
L’Usine de La Seyne est soumise à la concurrence du privé
(1891-1918).
Le grand décollage de l’activité câblière
démarre en 1892 avec les deux autres usines construites par le secteur privé :
l’une est construite en 1888 à Calais par la Société
Générale des Téléphones, l’autre installée en 1892
à Saint-Tropez par le Soci& eacute;té Grammont. La SGT achète
également un navire de pose : le François Arago. La Société
Industrielle des Téléphones, constituée en 1895, regroupe toutes les
activités câbles sous-marins de la SGT : les deux usines de Bezons
et Calais et le François Arago. Elle construira des liaisons dans le monde
entier : un transatlantique, un réseau aux Antilles, des câbles
côtiers, méditerranéens et sur la Côte d’Afrique mais
également des liaisons destinées à raccorder les territoires
français au réseau mondial : Nouvelle Calédonie, Madagascar,
Indochine ….
1891 est une année clé dans l’histoire
des câbles. Le 19 avril 1891, un dimanche, la presse nationale
et toutes les Autorités civiles et militaires inaugurent l’
usine de Calais. Le Westmeath (futur François Arago) est amarré
au quai de la Loire avec son chargement de câbles du réseau des Antilles.
Il appareille le 21 avril à 11 heures du soir compte tenu de la marée.
Le 21 juillet 1891, un curieux débat se déroule à la Chambre
des députés. On vote un crédit de 5.500.000 francs pour
construire des liaisons Marseille-Oran et Marseille-Tunis. Millerand et la gauche
défendent la construction des câbles à La Seyne mais le Ministre
Freyssinet sort un lapin : la construction d’une seconde usine privée entre
Toulon et Marseille. Il ajoute : " c’est à la Chambre de juger où est
l’intérêt de l’Etat et si c’est à elle de dire si elle voit cet
intérêt dans la mainmise de l’Etat sur une fonction industrielle nouvelle
ou au contraire dans une porte plus largement ouverte à l’initiative
privée ". La Chambre suit le Ministre du Commerce et de l’Industrie,
les crédits sont votés mais l’attribution des marchés fera
l’objet d’un appel d’offres entre les sociétés privées. Ainsi,
chaque industriel aura la responsabilité de l’installation d’une liaison :
à l’usine de la SIT de Calais, la liaison Marseille-Oran et à
l’usine Grammont de Saint-Tropez, la liaison Marseille-Bizerte-Tunis.
L’usine de La Seyne continue ses fabrications de câbles à partir
d’âmes (fils isolés à la gutta) approvisionnées dans le
secteur privé en Angleterre ou en France (Bezons) ou reconstitue
des r&serves à partir de câbles relevés sur réparation.
Ils sont utilisés sur le réseau côtier. Pendant toute cette
période, la fumée qui sortait de la cheminée de l’ usine
donnait le signal d’une fabrication et les travailleurs seynois accouraient
pour trouver une embauche temporaire en complément de leur activité.
En 1895, Paul Bayol est remplacé par Charles Morris à
la tête du service des câbles sous-marins. Les responsables de
la Charente cèdent également leur place. M Phillipot succède
à M Guisolphe. M. Augustin prend une seconde retraite en 1908 et est
remplacé par M Durbec. En 1902, Henri Reynouard est sanctionné
pour avoir distribué le Pèlerin à des ouvriers
et à des marins et il est muté disciplinairement à Vannes. On
ne badine pas avec les principes sous le Ministère Combes ! Le domaine
bénéficia de deux agrandissements en 1896 et surtout en 1904
(5.485 m2).
Lorsque les autres usines sont trop occupées à construire le
réseau d’Atlantique Nord de la CFTC ou le réseau colonial d’Afrique
de l’Ouest (Brest-Dakar 1905) et de l’océan indien, l’usine de La Seyne
fabrique des liaisons importantes. Les deux câbles Oran – Tanger (1901)
et Tanger – Cadix (1905) ont été fabriqués à La Seyne.
De Cadix on peut rejoindre Saint-Louis et Dakar, et disposer d’une liaison de secours
en cas de rupture du Brest-Dakar.
Nous disposons du témoignage de Louis Roussel qui embarqua sur presque
toutes les campagnes du François Arago comme second Ingénieur
en tant qu’ adjoint de Louis Rouillard (inventeur d’un grappin toujours en service).
Au départ de L. Rouillard, il est chef de mission et il rend compte du travail
à bord de ce navire poseur de câbles sous-marins. Entre 1893 et 1914,
un siècle avant le Vercors, le François Arago a parcouru
le monde : des Antilles en Nouvelle Calédonie, d’Atlantique Nord en Chine,
de Madagascar à la Côte d’Afrique.
La Direction quitte La Seyne pour Paris (1905). La Seyne de 1905 à 1919.
La Direction du service quitte La Seyne en 1905 pour la capitale. M Laroze est
nommé directeur du service. Il n’a pas laissé le souvenir d’ un homme
dynamique. Le directeur de l’usine est alors M Pasquion qui conserva ses fonctions
jusqu’à la retraite prise à La Seyne.
Un quatrième Marseille – Alger est posé en 1913. Le remplacement
de la Charente est programmé. On commande le navire en Angleterre
sur les plans d’un navire existant pour réduire les coûts d’étude
et de fabrication. Mais la guerre éclate et le navire n’est livré
qu’en 1918 : ce sera l’Emile Baudot. La charge de maintenir le
réseau d’Afrique du Nord sera encore assurée par la Charente,
qui ne chômait pas.
La guerre des réseaux sera une constante des guerres mondiales.
La Convention Internationale du 14 mars 1884 sur la protection des câbles
sous-marins n’est pas applicable en temps de guerre. C’était la volonté
des Britanniques. Ainsi, ceux qui ont la maîtrise des mers ont également
celle des réseaux télégraphiques. Après les deux conflits
mondiaux, les vainqueurs se partageront les câbles et les navires des vaincus au
titre des dommages de guerre.
Au début de la guerre, les alliés ont reconfiguré le réseau
Allemand. Le câble Emden – Ténériffe - Monrovia est
transformé en Brest – Casablanca – Dakar. A la fin de l’opération,
le navire-câblier Dacia est coulé en décembre 1915 par
un sous-marin allemand en rade de Funchal (Madère). A la fin de la guerre, l
es dépouilles sont partagées à partir du Cap des Palmes entre
les Anglais (à l’Ouest) et les Français (à l’Est).
Michel Zunino embarque mousse le 16 octobre 1916 sur la Charente, il a 13
ans et son certificat d’études en poche. Présenté par ses parents,
il découvre le monde du travail dans toute sa rigueur. La journée de
travail est longue et dure. M Zunino terminera sa carrière premier maître
soudeur à la fin des années 60, en étant chargé
du contrôle en usine des fabrications de câbles.
Lorsque la radiotélégraphie commerciale apparaît dans
les années 20, cette nouvelle technique est plus complémentaire que
concurrente. Elle permet de relier les villes de l’intérieur. La
radiotéléphonie grande distance transatlantique ne se développe
qu’à partir de 1935. Elle n’a jamais été une véritable
concurrente de la télégraphie.
L’entre deux guerres et la seconde guerre mondiale (1919-1945).
L’Empire Colonial soutient la politique industrielle du secteur des câbles
sous-marins. En 1922, le réseau français représente 25% de la
longueur totale du réseau mondial (76.000 MN / 318.158 MN). Le réseau
public comprend les câbles côtiers, le réseau
de Méditerranée et les anciens câbles allemands
alloués en 1919 au titre des dommages de la guerre. Deux
sociétés privées, la CFCT et la SUDAM exploitent
leurs réseaux en service respectivement sur l’Atlantique Nord (CFCT)
et l’Afrique et l’Amérique du Sud (SUDAM).
Au lendemain de la première guerre mondiale, l’activité se
réduit. M Laroze n’a pas laissé une bonne image de son passage.
Original et peu ambitieux, il a laissé son nom dans les tables du Conseil
d’Etat où sont enregistrés les recours pour " excès
de pouvoir ". On raconte qu’il s’installait dans le wagon réservé
aux Parlementaires lorsqu’il prenait le train pour venir à Toulon.
Il déjeunait en commençant de préférence par
un saucisson à l’ail qui décourageait toute intrusion dans son
compartiment, y compris celle des contrôleurs qui ne lui demandaient que
rarement de justifier de sa condition de Parlementaire. A un contrôleur insistant,
il répondait invariablement : Vous m’insultez mon Ami ?
Il faut rappeler, à sa décharge, que les investissements publics
sont orientés vers le développement de la radio à partir de 1920.
L’Emile Baudot ne comble pas les espoirs mis en lui. Le modèle
assurait l’entretien du réseau de la Manche par petits fonds et près
des côtes. Or, on lui demande d’essuyer les coups de Mistral et la mer
Méditerranée. En 1925, la société
A. Grammont est choisie pour la construction du câble Marseille-Philippeville.
La pose est confiée à un navire anglais le Silvergray. Ce sera
la dernière fabrication de l’usine qui cesse son activité en 1926. Sur
ce navire, deux représentants du service, le commandant de Pontbriant et son
lieutenant M Pelletier. Ce dernier a écrit l’histoire détaillée
de son passage aux câbles sous-marins entre 1926 et 1960 et collabore à
l’ouvrage de Louis Baudoin sur " L’histoire Générale de La Ville
de La Seyne sur Mer ".
En 1930, la dégradation de la qualité du service et les interruptions
trop fréquentes des liaisons sur l’Algérie provoquent
des remous au Parlement. L’Administration prend plusieurs mesures : La nomination d’un
nouveau directeur : M Couderc et le lancement d’un navire :
l’Ampère 2. Le navire est construit à La Ciotat et, à
sa mise en service, l’Emile Baudot est envoyé au Havre pour l’entretien
des câbles côtiers et des câbles avec l’Angleterre.
L’arrivée de l’Ampère sonne le glas de la Charente,
restituée à la Marine Nationale. Les usines de Calais et La
Seyne reprennent une activité soutenue. Il s’agit de renforcer
du réseau de Méditerranée et de redéfinir la
configuration du réseau
de Cote d’Afrique.
Un navire-câblier supplémentaire, l’Arago est
acheté en Angleterre et basé à Dakar en 1932.
L’équipement de tous les
navires est modernisé et des sondeurs électriques remplacent
les sondeurs acoustiques. Chaque pose est précédée d’une
campagne de sondage et le meilleur tracé possible est recherché.
Les fabrications s’améliorent, le réseau est rénové,
les réparations sont moins nombreuses.
En 1935, l’Administration des PTT reconfigure le réseau de la côte
d’Afrique. La liaison Lomé – Douala est utilisée pour en faire un
Cotonou–Douala et la liaison Monrovia–Lomé (partie Est) pour un nouveau
Grand Bassam– Cotonou. Le reliquat (partie Ouest du Monrovia – Lomé)
est utilisé comme câble de réparation. Il s’agissait de
câble de grand fond mais les besoins étaient surtout par petits fonds,
ce qui eut des résultats assez catastrophiques. Ce travail demandera six mois
à l’Arago sous la direction de l’Ingénieur Miramont.
Les câbles Bizerte 1931, Oran 1932 et Oran 1939 sont construits à Calais.
Pour fabriquer le câble Marseille-Bizerte 1938, les âmes sont fournies par
l’usine de Bezons et le câble est armé à La Seyne. On commande le
câble Nabeul - Beyrouth 1939
en Angleterre puisque l’usine de Calais fabrique du câble microphonique pour
la Marine. Les câbles Nabeul-Beyrouth et Nabeul-Igalo sont opportunément
installés à la veille de la seconde guerre mondiale pour permettre à
la France de rester en relation avec ses alliés balkaniques sans avoir à
passer par l’Allemagne et ses alliés.
Pour l’inauguration de la liaison Nabeul–Igalo à Cattaro, le ministre
Jardillier fait le déplacement avec l’Ampère. Le chef cuisinier
Poly se souvient d’un homme simple venant aux cuisines demander un changement de menu,
préférant les haricots et les pommes de terre du menu de l’équipage
à la place de la langouste servie au carré des officiers. Le Président
du Conseil, Léon Blum devait apprécier cet homme qui savait
se faire apprécier du personnel des PTT.
La guerre (1939 – 1945).
A la veille de la Seconde guerre, le réseau français
est équilibré. Le remplacement de l’Arago est commandé
au chantier de Normandie à Rouen : ce vaisseau sera l’Alsace. Il
est livré par les chantiers de Rouen quelques semaines avant l’invasion
allemande. Après son armement à Brest, il est envoyé réparer
un câble aux Açores. A la fin des travaux, il rejoint Dakar et y passera
la guerre. Ce sera le plus chanceux de tous les navires-câbliers. Compte tenu
de la rapide défaite de la France, le réseau n’est plus utilisable
dans les zones occupées.
Les Anglais coupent les câbles atterrissant à Brest et
réquisitionnent l’Emile Baudot " manu militari " dans
le port de Plymouth.
Les activités de la base de La Seyne sont réduites.
L’usine manque de matières premières. Les câbles du
réseau méditerranéen sont toujours en exploitation
jusqu’au moment de l’ invasion de la zone occupée. Devant les risques
causés par les bombardements alliés, le personnel et les archives sont
transférés à Salernes.
La Direction des Câbles est transférée de Paris à
Montpellier. L’Ampère 2, basé à La Seyne, reste au
port comme la flotte de Marine Nationale de Toulon. Le navire est d’ailleurs
militarisé et son Commandant prend ses instructions de l’Amirauté.
Après l’occupation de la zone libre, les Allemands
saisissent l’Ampère 2 et l’envoient à Marseille
rejoindre un navire Italien : le Giasone. Ils sont chargés
de détruire le réseau anglais. Mais les Anglais, maîtres
sur mer, ne leur laissent pas la possibilité de sortir. De leur côté,
ils coupent tous les câbles étrangers, y compris certains
câbles français et en prélèvent
des sections pour rénover le réseau.
A la Libération, l’Ampère et le Giasone
sont sabordés par les Allemands dans le port de Marseille. Seul le
Giasone est récupérable. L’usine de La Seyne est
miraculeusement préservée de la destruction en août
1944. Les chantiers navals proches sont pourtant entièrement
détruits avant le repli allemand. On doit ce miracle à M Thole,
un Allemand du service des PTT, qui protége l’usine de sa destruction car il
savait que la coopération entre les deux pays reviendrait avec la
paix. Il sut s’opposer aux officiers SS.
L’après-guerre : rénovation du réseau (1945-1960)
L’activité reprend dès la fin de la guerre à l'arrêt
définitif de l'usine en 1956.
Les fabrications cèdent progressivement la place. Les ateliers développent
les parties mécaniques des répéteurs et
de nouvelles procédures de pose des câbles téléphoniques.
On forme le personnel soudeur aux méthodes de raccordement des câbles
coaxiaux et d’énergie (IFA par exemple).
Cette époque n'est pas une période d’inaction :
il s’agit de développer la nouvelle technologie de câbles sous-marins
téléphoniques et des répéteurs souples et de trouver
des activités à un personnel qualifié.
Il faut également remettre en état le réseau avec une
flotte nombreuse mais peu appropriée. En Méditerranée,
l’Alsace assure le travail, bientôt rejoints par l’Emile Baudot
et le d’Arsonval après leur remise en Etat. Ensuite
on envoie l’Emile Baudot à Brest car il est le plus
adapté à l’entretien du réseau côtier. Après
la construction de l’Ampère en 1951 (qui remplace le Baudot),
les deux navires Alsace et Ampère 3 veillent sur le réseau
côtier et sur les câbles de Méditerranée et de la côte
d’Afrique. Le d’Arsonval rejoint Brest.
L’ère du téléphonique des premières
générations (1956 - 1970).
En 1956, apparaissent les premiers câbles
téléphoniques : Marseille-Alger, Kélibia -
Bou Ficha posés par l’Ampère 3, modifié spécialement.
Lorsque les deux liaisons téléphoniques sur Alger (1957) et
Oran (1961) sont mises en service, elles sont fiables et assurent le trafic
vers l’Algérie. C’est la fin des liaisons télégraphiques …
Pour poser la liaison Perpignan – Oran, un nouveau navire est mis en service :
le Marcel Bayard. C’est le premier câblier moderne à propulsion
diesel-électrique. Il possède une machine de pose à
l’arrière adaptée aux poses de répéteurs. Il est basé &
agrave; Brest avec le d’Arsonval.
1965, avec la pose de la liaison Cannes–Ile Rousse, marque le démarrage
d’une période de pose. Chaque année, une nouvelle liaison sera
posée vers le Maroc, la Tunisie, Israël et le Liban. Mais cette
année-là, rares sont ceux qui parient sur l’avenir des câbles
sous-marins. Les premiers satellites sont lancés et leur principale fonction
civile est de transmettre les communications (téléphone et
télévision). Le câble sous-marin, une technique ancienne,
semble être dépassé.
La direction cherche des solutions pour diversifier les activités :
campagnes océanographiques, pose de câbles d’énergie,
campagnes " spot " (recherche des débris de la caravelle
Ajaccio-Nice – pose de matériel de recherche civile ou militaire).
Il s’agissait de tenir…
Le développement des techniques de pêche au large de Terre Neuve
donne une opportunité. Les premiers transatlantiques de 1961 et de 1965 demandent
deux ou trois réparations par mois. Les PTT français et britanniques
sont co-propriétaires de ces câbles et obtiennent de l’ATT une
présence de navires-câbliers européens. Une nouvelle
aventure commence lorsque, chaque année entre 1965 à 1972,
l’Ampère effectue une campagne d’été de six mois sur
les bancs de Nerre Neuve.
Sous la direction de G. Baron, chef de mission et de M. Paglia, directeur
de l’usine, l’Ampère effectue sa première campagne en 1965.
Etat-major, équipage et mission se rendent compte du décalage entre
les méthodes de réparation appliquées par le service et
celles des Anglo-Saxons. L’Ampère répare un câble
en 48 heures contre 16 heures au Cyrus Field ou au Lord Kelvin qui assuraient
le travail. Il faut apprendre à se servir du matériel et appliquer
les méthodes de réparation développées par le British
Post Office. Pour les ingénieurs et les techniciens navigants, Terre Neuve
est un laboratoire et un bon moyen de se perfectionner dans la langue de Shakespeare.
M. Paglia se chargera de l’approvisionnement du matériel de mesure et de
jointage, du transfert de technologie et de la formation de la mission technique.
Les commandants moderniseront les équipements du navire. Il faut apprendre
pour préparer l’avenir. Les équipages connaissent un renouvellement
complet. Une nouvelle génération embarque sur les navires du midi,
du personnel inscrit maritime rapatrié d’Afrique du Nord rejoint les
équipages corses, marseillais et la vieille garde africaine embarquée
sur le navire de garde à Dakar. Les nouvelles équipes se forment dans
les brumes des bancs de Terre Neuve et du Groenland, parmi les icebergs et les ours
blancs. Avec des fortunes diverses, tout le monde se mettra à l’Anglais.
Quelques années plus tard, certains marins se fixeront dans le Nouveau
Monde et quelques Seynois trouveront des épouses qui vivent actuellement
dans la région. La refonte des statuts du personnel inscrit maritime
(Etat-major et Equipage) est nécessaire, de même que le régime
de l’indemnité de mer des fonctionnaires embarqués.
A toutes ces questions, des solutions seront trouvées. Cinq ans plus tard,
l’acquis doit être transféré en Méditerranée.
En 1970, la mutation de La Seyne est décidée avec la transformation d
e l’usine en base de maintenance. Cela fera l’objet d’une nouvelle étude.
Liste
es Câbles sous-marins télégraphiques français
de Méditerranée
Câbles posés de 1863 à 1939
Année |
Atterrissements |
Fournisseurs
|
Longueur
(km) |
Poseur |
Propriétaire |
Hors service |
1854 |
Bastia – La Spezzia |
Glass Elliot & C° |
|
Persian |
Ministère Intérieur |
1863 |
1854 |
Bonifacio – Sta Thérésa |
Glass Elliot & C° |
|
Persian |
Ministère Intérieur |
OK en 1869 |
1855 |
Cagliari – Bone |
Glass Elliot & C° |
|
1-Tartar+Result; 2-Dutch |
Ministère Intérieur |
HS |
1857 |
Cagliari – Bone |
R.S. Newall |
|
Elba + Blazer 2 |
Ministère Intérieur |
1859 |
1860 |
Minorque - Alger |
Glass Elliot & C° |
|
William Cory |
Ministère Intérieur |
1862 |
1861 |
Toulon - Minorque |
Glass Elliot & C° |
|
Brunswick |
Ministère Intérieur |
HS |
1861 |
Port Vendres - Minorque |
Glass Elliot & C° |
|
Brunswick |
Ministère Intérieur |
1862 |
1861 |
Toulon – Ajaccio |
Glass Elliot & C° |
|
Brunswick |
Ministère Intérieur |
1863 |
1864 |
Oran – Carthagène |
Siemens & Halske |
|
Dix Décembre |
Ministère Intérieur |
HS |
1865 |
Marsala - Bizerte |
Siemens & Halske |
|
Dix Décembre |
Italie |
OK 1869 |
1866 |
Macinaggio – Livourne |
. Siemens & Halske |
111.396 |
Dix Décembre |
Italie |
1931 |
1870 |
Marseille – Bone n°1 |
Telcon & W T Henley |
828.022 |
William Cory |
Mars, Alger & Malta Tg C° |
1943 |
1871 |
Marseille – Alger n°1 |
Indian Rubber, G |
921.999 |
International |
Ministère intérieur |
|
1874 |
Bonifacio – Sta Theresa |
Indian Rubber, G |
|
Ampère 1 |
Ministère intérieur |
1903 |
1874 |
Marseille–Barcelone n°1 |
Indian Rubber, G |
|
Dacia |
Direct Spanish Tg C° |
|
1877 |
Marseille – Bone n°2 |
Telcon |
857,513 |
Calabria |
Eastern Teleg C° |
1943 |
1978 |
Antibes – St Florent |
Indian Rubber, G |
238.908 |
John Pender 1 |
Ministère PTT |
1952 |
1879 |
Marseille – Alger n° 2 |
Indian Rubber, G |
927.482 |
Dacia, Charente |
Ministère PTT |
1955 |
1890 |
Marseille – Alger n° 3 |
Indian Rubber, G |
903.707 |
Dacia |
Ministère PTT |
1951 |
1891 |
Bonifacio – Sta Theresa |
La Seyne |
|
Charente |
Ministère PTT |
1931 |
1891 |
Toulon – Ajaccio |
La Seyne |
319.540 |
Charente |
Ministère PTT |
1957 |
1892 |
Marseille – Oran n° 1 |
S. Générale des Tph |
1097.564 |
Westmeath |
Ministère PTT |
1953 |
1893 |
Marseille – Bizerte |
Grammont |
986.222 |
Calabria |
Ministère PTT |
|
1901 |
Oran-Tanger |
La Seyne |
516,880 |
Charente |
Ministère PTT |
1927 |
1905 |
Tanger - Cadix |
La Seyne |
145.212 |
Charente |
Ministère PTT |
1916 |
1905 |
Marseille–Barcelone n°2 |
Telcon |
|
Dacia |
Eastern Teleg C° |
|
1913 |
Marseille – Alger n° 4 |
Société Ind. Tph |
890.679 |
Charente ou F Arago |
Ministère PTT |
|
1926 |
Marseille - Philippeville |
Grammont |
845.834 |
Silvergray |
Ministère PTT |
|
1931 |
Marseille – Bizerte n°2 |
Société Ind. Tph |
957.867 |
Ampère 2 – E. Baudot |
Ministère PTT |
|
1932 |
Marseille-Oran n° 2 |
Société Ind. Tph |
1178.816 |
Ampère 2 |
Ministère PTT |
|
1936 |
Nabeul – Igalo |
Société Ind. Tph |
1495.914 |
Ampère 2 |
Ministère PTT |
|
1938 |
Marseille – Bizerte n°3 |
La Seyne + SIT |
889,715 |
Ampère 2 |
Ministère PTT |
|
1938 |
Nabeul - Beyrouth |
Telcon |
2496.866 |
Faraday 2 |
Ministère PTT |
|
1939 |
Marseille – Oran n° 3 |
Société Ind. Tph |
1080.446 |
Ampère 2 |
Ministère PTT |
|
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