Les armoiries de la ville ASSOCIATION POUR L'HISTOIRE ET LE PATRIMOINE SEYNOIS


Editorial

Colloque 2000

Colloque 2001

Colloque sur les Technologies de la Mer

Colloque de Novembre 2002 : tous les textes (Format PDF)

Colloque 2004 : Programme

Echo des adhérents

Les armoiries de la ville H P S Textes du Colloque 2000

Les militants OUVRIERS de La Seyne dans la première moitié du XX siècle

exposé de Jacques GIRAULT, lors du colloque de l'association pour l'histoire et le patrimoine seynois, 4 novembre 2000

 

A La Seyne, commune la plus ouvrière du Var, l'emploi ouvrier dépend de l'Arsenal maritime de Toulon et des chantiers navals. Ces deux activités sont entourées de sous-traitants qui retiennent d'autres contingents ouvriers. Point commun, toutes ces activités restent suspendues pour l'essentiel aux commandes de l'État. Le patronat diffère naturellement, plus anonyme pour l'Arsenal, mieux identifiable pour les Forges et chantiers de la Méditerranée.

Ces ouvriers se côtoient dans l'espace de l'usine, terrain surtout de l'activité syndicale. Ils habitent aussi la commune et là peut se dégager l'action plus politique. En ville même, les ouvriers perdent des positions alors qu'ils en gagnent à la périphérie où ils représentent la moitié de la population active masculine dans les années 1930.

Parmi eux, se dégagent des militants de diverses nature, depuis le simple collecteur de cotisations jusqu'au dirigeant syndical, comme Albert Coste ou Louis Puccini ou l'adjoint au maire, souvent d'origine ouvrière, depuis Albert Lamarque jusqu'à Maurice Paul en passant par Léon Mary ou Philippe Giovannini. C'est le but du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français d'établir leurs itinéraires, en associant le plus souvent données des archives, et témoignages des militants ou de leurs familles.

;La présence étrangère, tout particulièrement en milieu ouvrier, culmine en 1921 où près d'un recensé sur quatre est étranger. Dans la population ouvrière de la ville, les femmes comptent peu à la différence des étrangers ou des naturalisés. Au centre ville, les ouvriers français dominent, mais leur pourcentage baisse ; mieux répartis dans les quartiers proches, les ouvriers étrangers s'accroissent pour diminuer ensuite. Des quartiers comme les Mouissèques et Saint-Antoine, sont avant tout ouvriers et étrangers.

Types d'employeurs, types ouvriers

1) La majorité des ouvriers seynois travaillent aux Forges et Chantiers de la Méditerranée ; leur proportion ne cesse de baisser (alors que plus de trois ouvriers seynois sur quatre y travaillent en 1911, il n'en reste qu'un peu plus d'un sur deux en 1931). Les .Français, amplement majoritaires, doivent compter avec les ouvriers étrangers en nombre croissant. Mais à partir des années 1930, ces derniers reculent du fait des naturalisations et des congédiements d'ouvriers étrangers engagés sur contrats précaires, premières victimes des suppressions d'emplois. Cette présence étrangère, facteur d'expansion, devient la victime désignée quand la récession s'annonce, main-d'œuvre d'autant plus malléable qu'elle garde le silence par obligation.

Les ouvriers habitant La Seyne ne suffisent plus à couvrir les besoins de l'entreprise et commencent à apparaître les résidents de Six-Fours surtout, d'Ollioules un peu, de Toulon dans une proportion variable.

Les chantiers règlent la vie de la cité. Devant les menaces sur l'emploi, des travailleurs préfèrent chercher des débouchés vers l'Arsenal de Toulon même s'il faut gagner moins. Le mouvement s'accentue à la fin des années 1920 et dans les années 1930. Le cheminement inverse demeure exceptionnel.

;La stabilité d'ensemble de la main-d'œuvre ne doit pas faire oublier des fluctuations qui attire des travailleurs venus d'autres régions, ainsi Léon Mary, natif de la Loire inférieure, après son service militaire dans la Marine nationale à Lorient, devient ajusteur à l'usine des torpilles de Saint-Tropez. Il entra comme ouvrier serrurier aux Forges et chantiers de la Méditerranée en 1932. De même des ouvriers seynois Français ou étrangers quittent temporairement la région pour une embauche marseillaise ou plus lointaine, Paris souvent.

;Ces fluctuations ne doivent pas masquer l'essentiel : l'ouvrier seynois passe souvent sa vie laborieuse dans une seule entreprise ; mais les militants peuvent connaître d'autres embauches, en raison de la répression. Les ripostes patronales visent moins les étrangers puisque seuls les Français acceptent de prendre la direction des organisations, ainsi le Corse Jacques Casanova, ouvrier riveur aux FCM, secrétaire du syndicat CGTU, se trouve révoqué au début 1935. Secrétaire du comité local des chômeurs, secrétaire adjoint de la Bourse du Travail, réembauché aux chantiers sous le Front populaire, il s'engage dans les Brigades internationales et trouve peu après la mort. Mais, cette présence française aux postes responsables ne signifie pas absence de militantisme en milieu ouvrier étranger où la clandestinité devient la règle.

;2) L'emploi d'ouvriers seynois à l'Arsenal maritime de Toulon quadruple entre 1911 et 1931 (1 600 ouvriers d'État). Chaque jour, ils se déplacent vers Toulon par divers moyens : la marche, le bateau à vapeur de la ligne régulière, la bicyclette, le tramway, l'autobus qui commence avec les premières voitures de la compagnie Étoile lancée notamment par un ancien militant syndicaliste de l'Arsenal, Mazan.

;Après avoir régulièrement progressé jusqu'à la fin de la Première Guerre mondiale (8 000 salariés en 1914, 20 OOO à la fin de la guerre), les effectifs ouvriers de l'Arsenal baissent dans les années 1920 (6 000 salariés au milieu des années 1920), pour remonter par la suite (8 000 environ en 1936, avant une nouvelle dilatation à la suite de l'application de la loi des 40 heures et pour répondre aux besoins de la préparation au futur conflit). Une nouvelle compression pendant la Deuxième Guerre mondiale précède une dilatation, liée à la reconstruction du potentiel.

;Les ouvriers d'État dépendent du statut d'avril 1920, et fait qui intéresse La Seyne, son principal négociateur fut le dirigeant syndical d'alors, Albert Lamarque, qui habite La Seyne. L'ouvrier perd sa dépendance militaire antérieure (mais cette dépendance demeure dans les mémoires !). Il peut être licencié pour des raisons économiques ou disciplinaires, mais gagne le droit de grève, un nouveau mode de rémunération où apparaît la notion de salaire régional et de retraite. A ses côtés, subsiste l'ouvrier "temporaire" ou "en régie" embauché pour un travail exceptionnel.

;Pour l'établissement du salaire, l'élection régulière d'une commission locale des salaires oppose syndicalistes "réformistes" CGT et "révolutionnaires" CGTU. Au début des années 1930, ces derniers l'emportent et ils s'entendent avec les "réformistes". Dans ces conditions, un Seynois Baptistin Coste est élu aux côtés de Jean Bartolini. Fils d'un chaudronnier en fer tour à tour à l'Arsenal et aux chantiers, il travaille comme ouvrier tôlier dans l'atelier de la Grosse chaudronnerie. Époux d'une chapelière de la rue Franchipani, elle-même militante socialiste SFIO, conseiller municipal socialiste SFIO depuis 1925, il participe à de nombreuses actions communes aux organisations du Front populaire.

;Parmi les apprentis, recrutés par concours, les enfants des personnels de la Marine et de l'Arsenal, bénéficiant de points de majoration, sont plus nombreux. Souvent, les jeunes Seynois préparent le concours dans les classes techniques de l'École pratique de commerce et d'industrie Martini, avec ceux qui entrent au centre d'apprentissage des chantiers.

;En dépit d'un appareil répressif, à l'Arsenal, la vie syndicale peut se développer à la différence des chantiers navals de La Seyne où, depuis la grande grève de 1919, toute velléité syndicale est sanctionnée. La certitude de pratiquer des salaires plus élevés explique notamment le raidissement patronal aux Forges et Chantiers de la Méditerranée et les nombreuses sanctions contre les dirigeants syndicalistes à la fin de 1938.

;3) D'autres entreprises attirent les travailleurs. Une vingtaine d'ateliers (ajustage, mécanique, tôlerie, constructions métalliques, serrurerie, décolletage, forge, chaudronnerie) se répartissent sur tout le territoire communal. Les effectifs globaux de ce secteur varient de 150 à 200 ouvriers. A ces sous-traitants des chantiers, s'ajoutent périodiquement les emplois précaires créés par des entreprises extérieures à la ville ayant soumissionné un type de travail sur les bateaux en réparation ou en construction. Ces mouvements d'embauches et de débauchages suivent en général les propres besoins des chantiers. D'autres entreprises, enfin, retiennent les ouvriers seynois : l'usine des câbles, les chantiers de constructions navales et l'entrepôt d'essence du Bois Sacré, les chantiers de démolition. Sans compter les nombreux artisans en tous genres qui emploient quelques compagnons, notamment dans le bâtiment.

Les militants ouvriers

;Militer, c'est, pour un ouvrier, agir sur ces terrains privilégiés avec des tendances à faire coexister plusieurs militances. Le pire serait d'établir une typologie en opposant militantisme syndical et militantisme politique. Il nous faut pourtant partir des terrains pour une action militante. D'où cette séparation imposée entre l'entreprise et la cité.

;Très tôt dans la région toulonnaise qui regroupe l'essentiel des forces syndicales se pose la question des liens avec les forces politiques, pas toujours socialistes, et avec les milieux anarchistes. Des types de militantisme se dégagent et traversent la vie militante varoise et seynoise. Soit le militant syndical est attiré par la politique, soit il fréquente les anarchistes, peu nombreux certes mais influents. Il reste peu de place pour la diffusion d'un syndicalisme révolutionnaire ou d'un réformisme social. 

L'entreprise

On mesure la combativité ouvrière, fruit du militantisme, par deux indices, les actions syndicales et les actions de grèves.

La présence syndicale constitue un indice sûr d'une conscience ouvrière. Dans les années 1910, les syndicats seynois apparaissent régulièrement représentés. La Bourse du Travail inaugurée en 1903 se renforce après la réorganisation syndicale aux chantiers navals qui remplace les syndicats de métiers par un syndicat unique des ouvriers en constructions navales en 1910.

;Un conflit se développe dans le syndicalisme varois. L'opposition durable entre les Bourses du Travail de Toulon et de La Seyne traduisent des conceptions d'actions éloignées. Les rapports avec la politique amènent la diversité des comportements, débouchant sur un fort particularisme des militants seynois. Cette situation retarde la naissance de l'Union départementale des chambres syndicales du Var en 1913. L'élection du seynois Ernest Sabattini au bureau de l'UD traduit l'importance du mouvement syndical dans la ville. Sabattini, né dans la province de Pérouse en Italie, devient ouvrier perceur aux FCM en 1907. Secrétaire du syndicat, renvoyé de l'entreprise lors d'une grève en 1910, il occupe la responsabilité de secrétaire général de la Bourse du Travail. Il organise en 1913 le congrès de La Seyne où naît l'Union départementale CGT. Pendant la longue grève de 1919, lors des assemblées générales, il assure la traduction des discours pour les nombreux travailleurs italiens. Peu après, il aide des anciens ouvriers des chantiers à constituer une coopérative de production. Resté secrétaire de la Bourse, membre de la CGT, il participe à toute la vie syndicale locale jusqu'au Front populaire.

;Les chantiers navals connaissent au début du siècle de fortes poussées grévistes :

- La grève de 41 jours, en mars avril 1898, à propos de la nouvelle caisse patronale de secours, échoue. Le syndicat en sort affaibli et divisé. Des grévistes sont licenciés dont le futur secrétaire de la Bourse du Travail de Toulon, Doria. Cet échec marque pour longtemps la ville et la mémoire ouvrière.

- L'organisation syndicale renforcée soutient une nouvelle grève de 37 jours, en octobre novembre 1910 des ouvriers chanfreineurs, riveurs, tourneurs pour de meilleures rémunérations. Les chantiers sont bloqués. La direction refuse tout arbitrage. Finalement, de petites augmentations sont accordées en fonction du mérite. Ces luttes contribuent au renforcement syndical. Les chantiers, après une longue atonie, redeviennent le point fort des organisations locales.

;Au début de la Première Guerre mondiale, les responsables syndicalistes seynois participent à l'effort national ; ainsi aux chantiers navals, ils acceptent l'amputation des salaires pour aider les familles de mobilisés. Avec la dégradation des conditions de vie, la cherté des prix, les premières actions revendicatives commencent aussi bien à l'Arsenal maritime qu'aux chantiers. Dans l'immédiat après-guerre, la syndicalisation se développe avec des cadres plus jeunes et plus impatients. Le Premier mai 1919, comme dans la plupart des centres ouvriers du pays, les manifestations atteignent un niveau inédit. Ainsi aux chantiers navals, 143 personnes ne chôment pas, dont les ingénieurs. Les travailleurs chinois sont consignés et le marché quotidien "est complètement déserté" par les revendeurs.

;Dans le syndicat de l'Arsenal, des affrontements internes se produisent et lors d'un meeting de soutien aux grévistes des chantiers navals, à Toulon, le dirigeant syndical seynois Orsini s'exclame, selon le rapport de police,

"Il faut être syndicaliste en même temps que révolutionnaire. On nous appelle Bolchevistes ! Oui, je suis Bolcheviste ! Si j'avais le temps, j'expliquerais ce que c'est qu'être bolcheviste".

Le coïncidence avec des mouvements dans la Marine fait craindre aux autorités une contagion révolutionnaire. L'appareil répressif se renforce. La grève des ouvriers des chantiers navals se déroule du 10 juin au 28 juillet, avec une période de lock-out du 30 juin au 16 juillet. Le syndicat a eu, pendant les cinq années de guerre, une action coopérante avec les pouvoirs publics et la direction. Au sortir de la guerre, il prend la tête du mouvement revendicatif pour obtenir des augmentations de salaires, mouvement d'autant plus fort que pendant la guerre, des ouvriers d'autres régions ont été affectés spéciaux dans l'entreprise. Mais le mouvement échoue pour diverses raisons tenant autant aux orientations du syndicalisme, qu'à la répression patronale et gouvernementale. En dépit du soutien de la ville, symbolisé par le décès du maire Baptistin Paul, en délégation à Paris, la défaite ouvrière rend impossible toute action revendicative aux chantiers jusqu'à la fin des années 1930.

;Très tôt, le terrain mutualiste et coopératif, en relations avec le syndicalisme, semble privilégié. Domine alors l'organisation, sous la surveillance d'un patronat de choc, de la protection sociale, symbolisée par la caisse de secours. Ainsi Léon Mary, devenu secrétaire du syndicat CGT, représente les ouvriers à la Caisse de secours des FCM.

L'action citoyenne

;Agir dans la cité revient aux Français et parmi eux essentiellement aux homes. Mais on peut gagner l'action citoyenne par l'acquisition de la nationalité française ou du droit de vote comme pour les femmes après la deuxième guerre mondiale.

;Dans les années 1930, plus de la moitié des électeurs occupent un emploi industriel à La Seyne avec 60 % d'ouvriers parmi les natifs de l'étranger. Globalement 40 % des électeurs sont natifs de la commune et parmi eux, une majorité d'ouvriers qui sont majoritaires aussi parmi les natifs de Bouches-du-Rhône.

;Cet électorat plus ouvrier, à forte origine étrangère sert de terrain à la précoce implantation socialiste et l'ample succès, en 1936 du Parti communiste et du Front populaire, préparant les succès communistes de l'après-guerre.

;Tout se passe comme si le monde ouvrier seynois tendait à se replier sur lui-même, comme en témoignent les mariages. Son encadrement vient pour une bonne part des apports extérieurs. Il résulte de cette endogamie des difficultés pour s'assimiler, pour entretenir des rapports avec l'autre. La conséquence pour les autochtones réside dans les faibles perspectives pour obtenir une réelle promotion sur place. L'emploi industriel (chantiers d'abord, Arsenal ensuite) constitue le débouché annoncé pour le jeune fils d'ouvrier après l'École pratique d'industrie Martini.

;Dans les chantiers navals, comme dans la ville, du niveau des salaires et de l'emploi découlent des indices de bonne santé. Les commandes de l'État, pour la Marine nationale, servent de régulateur. Quand les commandes arrivent, toute la ville s'en ressent. Une grande solidarité fait vivre au même rythme que les chantiers, poumons de la cité industrielle. Et l'intervention de la municipalité se produit. Le symbole tragique de cette communion se révèle lors du décès du maire, en délégation à Paris, pendant la longue grève de 1919. Au début des années 1960, le maire prend la tête des manifestations des ouvriers des chantiers. S'ajoute alors un rôle actif du clergé catholique et l'évêque participe à la protestation. Dans le même temps, des expériences de travail en commun de militants catholiques aux côtés des communistes aussi bien dans le syndicalisme que dans la gestion municipale portent leurs fruits. Toutefois il faut attendre 1995 pour voir un ancien ouvrier des chantiers, Maurice Paul, parvenir au poste de maire !

;Au lendemain de la guerre, les électeurs seynois mettent en place une municipalité de gauche à domination socialiste SFIO où le premier adjoint, l'ancien syndicaliste de l'Arsenal, Albert Lamarque accomplit l'essentiel du travail. Parmi les conseils municipaux qui se succèdent jusqu'à la Deuxième Guerre mondiale, la progression ouvrière se produit, mais essentiellement composée de salariés de l'Arsenal, ainsi Pierre Pauto. Originaire des Alpes maritimes, il travaille à la Pyrotechnie. Syndicaliste et socialiste SFIO, conseiller municipal depuis 1935, il part combattre aux côtés des Républicains espagnols.

;Aux diverses élections, la gauche renforce son influence, le Parti socialiste SFIO certes, mais surtout le communisme jusqu'à la victoire aux élections législatives partielles de 1935 de l'ouvrier de l'Arsenal Bartolini. Une différence parmi les militants apparaît. Alors que les ouvriers de l'Arsenal demeurent partisans des socialistes SFIO, ainsi Jean-Baptiste Coste, les Italiens, même après leur naturalisation, plus nombreux aux chantiers, constituent le noyau dur du communisme rendant plus difficile la pénétration en profondeur de l'idéologie révolutionnaire en milieu ouvrier. Il en reste une tendance, jugée anarcho-syndicaliste, vivace parmi les travailleurs des chantiers, souvent notée après 1945. Y échappent pourtant des militants d'origine italienne aux itinéraires complexes, ainsi Louis Puccini. Né dans la province de Pise, il vient à La Seyne en 1923 où son père, trésorier de la section socialiste italienne, occupe divers emplois. Ses parents veulent qu'il accomplisse de bonnes études et il fréquente l'École primaire supérieure Martini jusqu'en troisième. Il occupe divers emplois avant d'entrer aux Chantiers en 1942. Il adhère alors au Parti communiste, devient l'un des dirigeants du syndicat et participe à la direction des actions ouvrières de l'entreprise jusqu'à la Libération.

;L'électorat communiste qui se dilate rassemble, autour des ouvriers, tous ceux qui veulent se distinguer des socialistes, anciens opposants à Lamarque lors des débats syndicalistes de l'Arsenal. Par refus de la domination socialiste, se forme le noyau dur de l'impact communiste.

;La municipalité à direction socialiste permet l'enracinement en milieu populaire mais n'assure pas une parfaite audience politique au Parti socialiste SFIO. Les rapports avec les alliés non-communistes ne demeurent pas sans nuage. Si aux élections municipales les communistes présentent des listes plus ouvrières, souvent les travailleurs des chantiers manquent. Il faut attendre l'après-guerre pour les voir apparaître en plus grand nombre, ainsi Maurice Paul, fils d'un ouvrier à l'Arsenal d'origines bretonnes. Il avait fréquenté les groupes de jeunesse catholique de la ville tout en étant élève de l'école laïque. Il entre aux FCM comme apprenti menuisier ébéniste. Membre du secrétariat du syndicat en 1954, administrateur de la caisse de Sécurité sociale, il participe aux négociations avec le patronat lors d'une grève qui permet d'obtenir des augmentations de salaires substantielles.

x

En conclusion de cette présentation des principaux facteurs qui conditionnent l'activité des militants ouvriers de La Seyne, il faudrait insister

Les armoiries de la ville Retour Textes du Colloque 2000 >